C’est également la rentrée pour Funfaircity et je vous propose cette semaine le second volet de la série de publications sur les parcs d’attractions urbains.
Bien éloignés de l’image du parc à thème posé avec son grand parking à côté d’une voie rapide, les parcs d’attractions urbains sont une véritable expérience de divertissement et de loisirs proposant commerces, restaurants, espaces paysagers et grands évènements en plus des attractions à proprement parler.
Ils sont souvent accessibles à pied, en vélo ou en transport en commun en plus de l’habituelle voiture particulière. Leur système de tarification permet parfois (cas du « pay-per-ride » et des tickets par attraction) une visite plus économique, plus courte (sur une simple soirée par exemple) et plus pratique pour les familles (les grands parents accompagnant leurs petits enfants ne paient que pour les entrées et les glaces, pas pour les attractions qu’ils ne font pas !).
Souvent anciens, ces parcs ont également une véritable vocation patrimoniale, culturelle et historique.
Le second chapitre de cette série consacrée aux parcs d’attractions urbains prendra cette fois la forme d’une analyse urbaine de quatre parcs quand le premier chapitre avait simplement présenté une juxtaposition comparative de photos aériennes permettant de montrer la manière dont ces différents parcs s’insèrent dans le tissu urbain et la surface qu’ils occupent selon leur morphologie.
C’est parti !
Legendia (Katowice – Pologne)
Le premier parc de cette série se trouve dans la ville polonaise de Katowice. Le pays connait un développement important de nouveaux sites de loisirs dont des parcs d’attractions en cohérence avec l’évolution du style de vie de sa population depuis son entrée dans l’UE en 2004. Le plus gros parc d’attraction du pays, Energylandia, a ouvert en 2014 et le groupe Studio 100 (Plopsaland, Holiday Park) est en train d’y développer un gros Indoor Entertainment Center non loin de la frontière allemande.
Profitant de ce contexte favorable, l’ancien Silesian Amusement Park de Katowice (ouvert en 1959) a été complètement transformé et amélioré à l’occasion de l’arrivée d’un nouvel investisseur. Depuis 2015, il s’agit désormais de Legendia.
Le parc est situé à un gros kilomètre du centre-ville à la lisière d’un très grand parc dédié à la culture et au sport (zoo, musées, stade, planetarium, …). Il est desservi par une ligne de tram et se trouve à proximité d’une voirie de transit et d’un grand mall à l’américaine. Pour le reste, le parc est à proximité immédiate de quartiers résidentiels.
Malgré cette position, le parc adopte le schéma et le fonctionnement classique d’un parc déconnecté de la ville :
- Principe du billet unique « entrée + attractions à volonté »
- Attractions nombreuses (40 env.) disposées autour d’un lac de grande superficie
- Présence d’un parking (de taille réduite néanmoins)
Il a récemment investi dans une attraction de haute qualité technologique de type « Dark Ride ».
Legendia peut être qualifié de parc hybride mêlant un fonctionnement de parc extra-urbain avec une localisation en lisière de centre-ville connecté aux principaux réseaux. Cette situation semble idéale car le parc dispose d’une capacité de développement interne tout en étant à la fois proche d’un centre-ville dynamique bien connecté aux réseaux routiers amenant les visiteurs extra-urbains et d’un espace naturel dont la vocation est identifiée au temps libre depuis de nombreuses années.
A suivre !
Luna Park Sydney (Sydney – Australie)
Difficile de faire plus central pour ce petit Luna Park australien. Il se trouve au pied du célèbre Harbour Bridge et de l’autre côté de l’iconique Opéra de Sydney. En dehors de cet illustre voisinage, son environnement immédiat est résidentiel, face à une petite marina et à proximité d’une grande piscine. Cette situation centrale le rend également très bien desservi par tous type de transports.
Luna Park Sydney occupe le site utilisé à l’époque pour les installations de chantier du pont. Le pont livré, un appel d’offre avait été lancé et c’est un Luna Park inspiré du Coney Island de New York (cf. « Des Parcs en Ville – Chapitre 1 ») qui l’a remporté et a ouvert en 1935. Le parc a ensuite connu une histoire bien mouvementée et a failli fermer à plusieurs reprises. Mais il est toujours bien là après une importante restructuration en 2004 et fait désormais partie du patrimoine culturel de cette région de l’Australie.
Il comporte une quinzaine d’attraction, dont un petit grand-huit, ainsi qu’une salle de spectacle de 2 000 places. Malgré l’étroitesse du site qu’il occupe, il comporte également un parking.
Il s’agit là du typique « parc d’attraction-musée » d’hyper-centre-ville tel que Tivoli Gardens à Copenhague (cf. « Des Parcs en Ville – Chapitre 1 ») ou bien Dreamland Margate au sud de l’Angleterre.
Pour ce type de parc, l’enjeu est de demeurer attractif malgré les contraintes de développement engendrées par une emprise réduite, un risque de nuisance et un caractère patrimonial.
Mirapolis (Cergy Pontoise – France) // Parc disparu
La plupart des lecteurs de Funfaircity seront familiers de l’ancien parc Mirapolis, ou peut-être ont-ils eu la chance de le visiter ou bien à minima ont-ils pu voir des photos du parc abandonné prises par les nouveaux explorateurs urbains avant qu’il ne soit totalement vidé.
Il est inutile de revenir ici sur sa riche histoire, son destin tragique et son héritage pour les loisirs en France, déjà largement documentés. Arrêtons-nous plutôt un instant sur le lien entre ce parc et la ville.
A son ouverture en 1987 le parc était isolé. La gare de Cergy le Haut à un kilomètre du site n’a ouvert qu’en 1994 et le schéma des rocades franciliennes n’était pas achevé. Le développement immobilier de cette partie de la ville nouvelle n’a réellement démarré qu’une fois la gare livrée.
Suivant sa planification étatique initiale, la ville a aujourd’hui rattrapé le parc et arrive désormais jusqu’à son ancien parking. La présence d’une importante ligne à haute tension bloque toute expansion ultérieure. Néanmoins, il est certain que le développement urbain aurait pu être tout à fait différent si le parc n’avait pas fermé. On aurait pu y trouver un ou plusieurs hôtels, des espaces de commerce, d’évènements, un cinéma ou un second parc peut être, … L’axe reliant le parc à la gare aurait pu bénéficier d’un traitement particulier, d’un système de navette, …
Mirapolis aurait alors été une sorte de parc hybride de lisière urbaine comme Legendia.
Il est toutefois intéressant de constater que malgré la disparition de Mirapolis, l’agglomération nouvelle de Cergy Pontoise comporte et développe une offre importante de nouveaux loisirs. On y trouve en effet l’Ile de Loisirs, une des plus grandes bases de loisirs de la région Ile de France et une des mieux équipées ainsi que l’Aren’Park un espace commercial/loisirs en constitution qui accueille déjà l’Aren’Ice (une des plus grandes patinoires de France) et un des sites Koezio.
Quant à lui, l’ancien site de Mirapolis se cherche toujours un avenir. Le dernier projet en date est une sorte de village nature / village vacance développé autour de l’ancien lac du parc.
Hanayashiki (Tokyo – Japon)
Hanayashiki est un étonnant petit parc d’attraction perdu au milieu de la tentaculaire capitale Japonaise. C’est une curiosité située juste à côté du grand sanctuaire d’Asakusa, très visité.
Simple jardin botanique créé au milieu du 19e siècle quand le Japon s’est ouvert sur le monde, Hanayashiki s’est progressivement transformé pour devenir le petit parc qu’il est aujourd’hui, présenté comme le plus vieux du pays. Il accueille une montagne russe, le circuit le plus vieux du pays également.
Il s’insère sur un demi-ilot dans le tissu urbain mixte et intense de Tokyo à tel point qu’on a du mal à le repérer sur une photo aérienne. Malgré sa petite taille, il comporte tout de même une vingtaine d’attraction ou d’expériences à vivre dans ses allées.
C’est également un cas typique de « parc d’attraction-musée » d’hyper-centre-ville comme Luna Park Sydney. Il est presque étonnant qu’un parc aussi petit au cœur d’une mégalopole aussi développée ait survécu à la spéculation foncière.
Malheureusement, son équivalent Parisien de Tivoli n’a pas eu cette opportunité (cf. notre article dédié).
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